B) Un outil de rebellion : Le printemps Arabe


LE PRINTEMPS ARABE

( SOURCE : http://prefixesmom.hypotheses.org/947 )


Le printemps arabe est un ensemble de contestations populaires, d'ampleurs et d'intensités variables, qui se sont produits à partir de décembre 2010 dans le monde arabe. L'expression fait référence aux printemps des peuples de 1848 auquel le printemps arabe a été comparé. Ces révolutions ont commencées en Tunisie, suite à l'immolation d'un jeune homme. Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant de 26 ans, se voit confisqué sa marchandises car il ne disposait pas  d'autorisations officielles pour les vendre. Mohamed tente alors de récupérer sa marchandise, en vain. Seul revenu d'une famille de sept enfants, ce citoyen est complètement désespéré. Pour exprimer son mécontentement et dénoncer les actes injustes de la politique du pays, ce vendeur va alors décider de s'immoler par le feu devant la préfecture de Sidi Bouzid, en Tunisie, le 17 décembre 2010. Il décédera le 4 janvier 2011. Cette date marque le départ d'un enchaînement de révolutions, qui va toucher de nombreux pays dans le monde arabe. Mohamed voulait dénoncer une injustice, il a déclenché une révolution.


Les principales causes de ces révoltes sont le manque de libertés individuelles et publiques, le chômage, la misère, la kleptocratie (fait que les dirigeants du pays sont corrompus, blanchissement d'argent pour dissimuler l'origine de leur richesse), le coût de vie trop élevé et surtout un besoin de démocratie, dans des pays dirigé par les mêmes familles depuis parfois plus de 40 ans.

Mais alors, quels rôles ont eu les réseaux sociaux dans ces révolutions. ?



LEUR ROLES  
( SOURCE : GOOGLE IMAGE "Réseaux sociaux Printemps Arabe )



Beaucoup ce sont posés la questions du rôles que les réseaux sociaux ont eu durant cette vague de contestation populaire contre des régimes corrompus d'Afrique du Nord et du Moyen Orient.

Sur 2 milliards d'utilisateurs internet en 2011, 45 millions résidaient dans le monde arabe. Parmi eux, 17 millions utilisaient les réseaux sociaux.

Selon l'économiste Régis Chenavaz, les réseaux sociaux on facilité la diffusion et le relais des informations auprès de l'opinion. Ils ont constitués une arme pour les opposants aux régimes. Une manière de rassembler tout le monde dans l'optique ou, plus on est nombreux, plus on est fort.

En effet, les sites comme Twitter et Facebook on permit d'organiser des manifestations, et donc de rassembler des milliers de personnes très rapidement. Il ont permit au monde d'accéder à des informations non censurées et permit à l'internaute de se rendre compte qu'il n'était pas seul dans sa guerre contre les dictatures.

Ce sont les réseaux sociaux qui ont diffusés les premières informations.
En Tunisie, après l'immolation de Mohamed Bouazizi, des manifestations populaires se déclenchent et les photos de ces manifestations sont très vite diffusés sur les réseaux sociaux. Ainsi, toute la Tunisie va être rapidement au courant de cette énième acte injuste et la colère touchera donc l'ensemble du pays. Le mécontentement du peuple fut d'autant plus grand que deux mois auparavant, le site internet Wikileaks de Julian Assange divulgue que 50% des grandes entreprises tunisiennes sont contrôlées par le président Ben Ali et sa famille, tandis que le chômage ne cesse d'augmenter.

 Les médias du monde entiers se servent alors des images et vidéos prisent par les citoyens durant les révoltes, pour en faire des articles et donc alimenter le phénomène de révolution.



( SOURCE : GOOGLE IMAGE "Réseaux sociaux Printemps Arabe")
Les conversations sur les réseaux sociaux abordant le sujet de la révolution, ont souvent précédées des manifestations importantes. Des chercheurs de l'université de Washington ont analysés plus de 3 millions de tweets, 26 000 articles de blogs ainsi que de nombreuse vidéo sur Youtube entre novembre 2010 et mai 2011. Cette étude a permit de confirmer que les réseaux sociaux ont eu un rôle indéniable dans les révolutions du Printemps Arabe. Durant la semaine précédant la chute d'Hosni Moubarak, le nombre de tweet concernant les changements en Egypte est passé de 2300 à 230  000 par jours dans le monde ! De plus, les vidéos contenant des protestations se sont propagées massivement : Plus de 5 millions de visionnages pour les 23 vidéos les plus regardées. Le nombre de page d'opposition au gouvernement a fortement augmenté sur Facebook, et alors que seulement 5% des blogs tunisiens s'exprimaient sur le gouvernement de Ben Ali en décembre 2010, ce chiffre est monté a plus de 20% un mois plus tard le jour de sa destitution. Le mot révolution devenait alors le mot le plus recherché sur Internet par les internautes du monde arabe.

Fin 2010, le mot le plus recherché en Tunisie et en Algérie était Facebook. Il était aussi le deuxième mot le plus recherché en Egypte, en Iraq, en Jordanie, et au Maroc. Avant les révolutions, il n'apparaissait dans aucun des top 3 des mots les plus recherchés. Preuve de l'influence des réseaux sociaux pendant le printemps arabe.

( SOURCE : http://www.granta.com/New-Writing/A-Revolution-of-Equals )

Malgré cela, il y a eu des pays ou les réseaux sociaux n'ont eu aucune influence. Au Yémen par exemple, seulement 1% de la population était connecté à Internet. Cela veux donc dire que les réseaux sociaux n'ont été d'aucune utilité dans les révolutions qu'il y a eu dans ce pays.



LA REPRESSION DES RESEAUX SOCIAUX


Les réseaux sociaux posent un problème pour le parti politique au pouvoir. Afin de ralentir les révoltes populaires, la plupart des chefs d'Etat décidèrent de censurer Internet voir de l'interdire complètement.

Ainsi, en Egypte, Facebook et Twitter ont été bloqué le 25 Janvier. L'ensemble des fournisseurs d'accès Internet Egyptiens ont coupés leur service le vendredi 28 Janvier 2011 au matin. Cette méthode radicale a duré 5 jours. Le trafic reprit donc le mercredi 2 Fevrier 2011. Le graphique ci dessous montre l'arrêt quasi complet de la fréquentation des sites web en Egypte du 28 janvier au 1 fevrier, suivi d'une légère reprise a partir du 2 février.


( Source : http://www.atinternet.com/produits/social-analytics/ )


En Tunisie, la censure fut moins radicale. Bien que la fréquentation des sites web baissa fortement quelques jours avant l'éviction du président Ben Ali, elle ne cessa jamais complètement. Les autorités Tunisiennes ont bloqué Twitter après 4 semaines de protestations, mais les connexions par proxy ont continué. Ben Ali n'a pas pu fermer Internet.


( Source : http://www.atinternet.com/produits/social-analytics/ )


Ironiquement, selon certaines études, ce n'est pas tant l'activité sur les réseaux sociaux en elle même qui aurait entrainé la chute de ces régimes, mais bien les efforts répétés des gouvernements en place pour les censurer.

Ne pouvant plus suivre les événements politiques du moment sur Internet, les citoyens seraient descendus dans la rue pour protester.

Laurence Pintak, ancien directeur du centre de formation et de recherche en journalisme de l'université Américaine du Caire résume cela de la manière suivante : «Si les gouvernements peuvent remettre les journalistes à leurs places, il y a toute une foule d'activistes digitaux armés de blogs, twitter, facebook, et autres messageries instantanées. La croisade entre les réseaux sociaux et Ben Ali lui fut fatale. La vitesse a laquelle la révolution s'est répandu dans les rues du Caire atteste de l'importance qu'il faut désormais donner à Internet et aux médias sociaux aux moyens Orients. Cela atteste aussi de l'incapacité des gouvernements à s'adapter à cette nouvelle ère de l'information ».


Du Maroc à  l'Egypte, en passant par la Tunisie, l'Algérie la Syrie et bien d'autres encore, ils ont pratiquement tous été influencés par les réseaux sociaux à différentes échelles.. Facebook, Youtube et Twitter ont joué un rôle déterminant particulièrement dans la révolution Tunisienne mais aussi dans la révolution Egyptienne et Libyenne. On appelle cela les révolutions «numériques» ou «2.0». Ils sont désormais pris au sérieux par les politiciens. En effet, ils expriment, de manière percutante grâce notamment à la vidéo et les images, les demandes, les souffrances et les besoins de la population qui n’étaient pas entendus auparavant. Les réseaux sociaux  sont  des outils qui peuvent contribuer à mobiliser l’opinion publique quand il existe une cause commune. Alors qu’ils ont occupés une place centrale en Égypte et en Tunisie, les médias sociaux ont joués un rôle moins important au Yémen, en Syrie et au Bahreïn, par exemple. Il est important de préciser que ce n'est pas que grâce aux réseaux sociaux que ses révolutions ont commencé. En effet, comme le dit Evgeny Morozov dans « the net delusion », ce n'est pas les tweets qui ont fait tomber les gouvernements, mais bien les populations. Opinion soutenue par d'autre comme la journaliste Egyptienne Gigi Ibrahim qui a dit : « Il est possible de déclencher une révolution en quelques clics mais ensuite, c'est le peuple qui fait la révolution ».

SOURCE

« Réseaux sociaux et révolutions arabes ? »  LIVRE de Mounir Bensalah.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Printemps_arabe

http://fr.wikipedia.org/wiki/Kleptocratie

http://www.lejdd.fr/International/Maghreb/Actualite/Mohamed-Bouazizi-jeune-vendeur-ambulant-a-l-origine-d-une-revolution-255055

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/583988-printemps-arabe-les-reseaux-sociaux-suffisent-ils-a-renverser-un-regime.html

http://www.atinternet.com/documents/egypte-apres-5-jours-de-coupure-internet-le-trafic-reprend-doucement/

http://www.territoiresweb.com/les-internautes-du-monde-arabe-les-medias-et-les-medias-sociaux/

http://www.atelier.net/trends/articles/role-reseaux-sociaux-printemps-arabe-se-chiffre

http://menablog.banquemondiale.org/files/principales_requetes_sur_google_par_pays.pdf